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Le révérend Jesse Custer et l’agent Billy Butcher ont plusieurs points communs avec leur créateur, le scénariste irlandais Garth Ennis. Les deux personnages désabusés – de Preacher et sa crise de foi, pour le premier, et de la satire superhéroïque The Boys, pour l’autre – partagent en effet avec leur auteur un certain goût pour le sarcasme et la violence.
Bien avant que ses deux séries phares ne soient récemment adaptées à la télévision, Garth Ennis s’est taillé à partir des années 1990 une solide réputation dans la BD américaine, travaillant, dans le sillage d’Alan Moore et d’autres auteurs britanniques, des récits plus matures et poisseux. De passage au Paris Fan Festival, qui se tient les 15 et 16 avril porte de Versailles, il revient sur les origines de ses scénarios au vitriol.
La plupart des gens qui travaillent dans la BD américaine lisaient des BD américaines. Moi, je suis arrivé dans cette industrie par un autre chemin : celui de la BD, des films et séries britanniques, où je pense que les récits étaient un peu plus durs, à l’opposé des drames en costumes multicolores que vous trouviez dans les comics de superhéros, où rien ne blesse jamais vraiment et où même si quelqu’un se fait tuer, il revient toujours à un moment donné.
L’expérience m’a laissé avec un certain degré de cynisme. Celle d’un habitant de banlieue qui entendait ce qui se passait par exemple dans les ghettos violents du centre-ville. Mais, au lieu qu’il s’agisse d’affaires sociales ou criminelles, il y avait une composante politique. On a laissé le problème prendre de l’ampleur, pourrir, se transformer en une campagne terroriste à part entière.
Entendre le bilan des morts à la radio tous les matins, comprenant que personne n’allait rien faire à ce sujet… Je pense que ça m’a donné une vision plutôt sombre de la vie. Il me semblait à l’époque que les actes répréhensibles resteraient impunis et que rien ne serait fait pour mettre fin au conflit. C’est une idée que j’ai mis du temps à digérer.
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